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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
7 mars 2017

Gare de l'Est - Gare du Nord : concertation sur la liaison

500 mètres séparent les deux gares. C'est peu, mais le parcours entre les deux souffre d'un manque évident de simplicité et de lisibilité. Au total, près de 800 000 voyageurs transitent par les deux gares dont la desserte n'est pas équivalente. Seules les lignes 4 et 5 du métro desservent les deux, mais la ligne 7 ne dessert que la gare de l'Est tandis que les lignes B, D et E du RER desservent uniquement la gare du Nord. Bref, l'ensemble Gare de l'Est - Gare du Nord forme un bipôle aujourd'hui déséquilibré.

D'après le STIF, 30000 voyageurs effectuent au quotidien un transit entre les 2 ensembles, en incluant la gare Magenta du RER E, essentiellement rattaché à la gare du Nord. La majorité de ces flux s'effectue à pied, mais le parcours est difficile avec de multiples traversées de voirie pas toujours bien organisées, le passage par les escaliers de la rue d'Alsace pour arriver à la gare de l'Est et un fléchage insuffisant. Sans compter un environnement de quartier jugé assez moyen y compris sur le plan sécurité...

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Le projet comporte 2 volets principaux. Le premier consiste en une amélioration du cheminement piéton en voirie entre les gares. Le second prévoit le prolongement du souterrain dit Château-Landon, sous les voies de la gare de l'Est, et qui permet notamment aux voyageurs de rejoindre la ligne 7 du métro à mi-quai de la gare, dans la station Château-Landon, délestant les quais et le hall de la gare. Un prolongement à l'ouest déboucherait dans la gare Magenta du RER E assurant la jonction avec l'ensemble de la gare du Nord.

En revanche, ni le coût ni le calendrier de réalisation ne sont connus : on peut supposer que l'objectif est une mise en service en 2023 / 2024, toujours dans l'optique de la candidature de Paris à l'organisation des Jeux Olympiques...

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22 octobre 2017

Châtelet les Halles : à quand la fin des travaux ?

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Châtelet Les Halles - 22 septembre 2017 - Le sol a été rénové, les nouveaux éclairages sont en cours d'installation, mais il reste encore beaucoup à faire pour achever le programme de rénovation de la gare. Quant aux bulles commerciales, elles sont toujours en chantier, mais il ne s'y passe pas grand chose... et que de noir... © transportparis

C'est la première gare RER d'Ile de France, le coeur du réseau avec près de 500 000 voyageurs par jour. On peut comprendre la complexité d'une telle opération, mais on a quand même l'impression que les travaux de rénovation de la gare de Châtelet Les Halles n'en finissent plus. Certes, en surface, le forum a été métamorphosé, de nouveaux accès à la gare (la porte Marguerite de Navarre, en mai dernier, sans son abri en fibre de ciment, remplacé par une structure en bois) ont été aménagés pour faciliter les circulations. En revanche, sur les quais et dans la salle d'échanges, la situation actuelle n'est guère flatteuse. Du provisoire qui dure, des néons provisoires d'éclairage, des revêtements au sol, sur les murs et piliers qui ne sont pas terminés, des barricades de chantiers toujours présentes sur les quais, sans compter une signalétique provisoire qui a certes le mérite de l'exhaustivité... mais pas celle de la lisibilité !

http://www.zupimages.net/up/16/15/gw88.jpg

Au sol, pavés gris anthracite bombés, pas des plus commodes et accessoirement glissants. Sur les murs, le format Carreau Métro est partout, devenant étouffant. Nacrés, eux aussi bombés, ils confèrent à la gare une ambiance assez étrange, pas forcément des plus modernes. (cliché X)

La communication est évasive puisque le site Internet du projet se contente d'annoncer la mise en service du nouvel accès, sans mise à jour depuis le mois de mai 2017...

21 décembre 2016

Des rails place des Vosges

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Paris - Place des Vosges - 27 novembre 2016 - Tiens, des rails ! © transportparis

Non, non, il ne s'agit pas des prémices d'une nouvelle ligne de tramway au coeur de Paris, mais des vestiges d'une courte voie ferrée Decauville à écartement de 60 cm sous les arcades de la place des Voges à Paris. Mais ces rails ont un lien avec une activité ferroviaire !

C'est dans la cour de l'hôtel de Rotrou que fut construite en 1914 la cuisine centrale de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, chargée de la préparation des denrées servant à alimenter la cuisine des wagons-restaurants associés aux trains les plus nobles du réseau ferroviaire français. On y confectionnait aussi les sandwiches délivrés sur les quais de gare et dans les voitures. Le contenu des wagonnets était ensuite chargé à bord de camionnettes à destination des gares tête de ligne.

Les wagons-restaurants ont disparu des trains français - ne reste que le bar TGV qui est tout de même assez frugal ! - mais les rails de la cuisine de la CIWL, eux, sont restés, et compte tenu du classement de la place aux Monuments Historiques, il y a fort à parier qu'ils y resteront !

28 juillet 2018

TZen4 : des prévisions à la hausse

Le projet du TZen4 reprend en partie le tracé de la ligne de bus 402 du réseau TICE, la plus fréquentée du secteur d’Evry, entre la gare Corbeil-Essonnes et Viry-Châtillon (La Treille). Transportant actuellement 26 000 voyageurs par jour, elle souffre d’une forte dissymétrie de fréquentation, qui entraine une irrégularité importante et la mise en œuvre de nombreux services partiels liés à la grande longueur du parcours.

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Le projet de BHNS a émergé de longue date et a finalement été engagé en 2011 avec la validation du Dossier d’Objectifs par le STIF. Il prévoit un tracé de 14 km reprenant la section centrale de la ligne 402, avec 30 stations et un temps de parcours de 44 minutes, soit une vitesse moyenne de 19 km/h.

La ligne proposera 5 correspondances avec le RER D, 2 avec le futur T12 et, en gare de Corbeil-Essonnes avec le TZen1 Lieusaint – Corbeil-Essonnes. Le service proposera un intervalle de 4 minutes à l’heure de pointe et de 8 minutes en journée.

On notera aussi que le projet de TZen4 prévoit dans la conception du site propre une possibilité d’évolutivité vers un tramway. Evidemment, les voies ne seront pas posées par anticipation, mais le déplacement des réseaux souterrains hors de l’emprise du site propre sera réalisé dès la création du BHNS. On rappellera pour l'anecdote que le réseau de bus de la ville nouvelle d'Evry avait été envisagé au début des années 1970 dans la perspective d'un équipement en... trolleybus !

Le projet, d’un coût de 123 M€, est financé à 49% par la Région, 30% par le Département et 21% par l’Etat. Ile de France financera, comme à l’accoutumée, le matériel roulant : initialement étaient prévus des bus articulés de 18 m, d’une capacité de 110 places, comme l’actuelle ligne 402.

La prévision de trafic atteint 47 000 voyageurs par jour et, malgré un intervalle de 4 minutes en pointe et de 8 minutes en journée, la capacité d'autobus articulés de 18 m, soit environ 110 places, se révèlerait insuffisante, poussant Ile de France Mobilités à envisager des autobus bi-articulés de 24 m, avec une capacité de 150 à 160 places.

Les travaux sont désormais programmés à compter de 2020 avec une mise en service potentielle en 2022 voire 2023.

12 septembre 2018

T1 - T8 : la jonction réalisée !

Sans nul doute, le plus petit projet de tramway est en voie d'achèvement : 10 mètres, à Saint Denis, entre les voies de T1 et de T8. La RATP a en effet besoin d'augmenter la capacité de remisage des rames pour la ligne T1.

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Le chantier le 8 juillet dernier : derrière les barrières de chantier, la plateforme avant la pose de la voie en août et le revêtement pavé de finition. Pour si peu, n'aurait-on pas pu achever cette jonction pendant les travaux de construction de T8 ? © transportparis

Puisque le prolongement de Noisy le Sec au Val de Fontenay, incluant un nouveau dépôt sur les hauteurs de Montreuil, a pris un retard colossal pour les raisons que l'on sait, la RATP va devoir jongler dans l'attente avec les capacités disponibles sur les sites de Bobigny, de Villetaneuse et de Colombes pour gérer le parc nécessaire à la mise en service du tronçon Quatre Routes d'Asnières - Colombes Victor Basch en 2023.

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18 novembre 2018

A propos des points d'arrêt des trains

Nous avions déjà abordé le sujet avec la floraison de pancartes sur les quais, indiquant aux conducteurs le point d'arrêt en fonction du matériel, et le zèle dont fait preuve la SNCF, probablement pour esquiver certaines crispations dans la gestion du personnel, quitte parfois à friser le ridicule.

transportparis poursuit sur ce sujet de la position des points d'arrêt. Premier exemple avec la gare de Fontainbleau. Désormais, les trains courts stationnent en tête des quais. C'est à dire là où ils sont les plus étroits, les plus encombrés de poteaux divers (caténaire, signalétique) et autres mobiliers (bancs, poubelles, abris légers). La gare de Fontainebleau est assez particulière, avec des quais décalés et des accès décentrés, à l'arrière dans chaque cas.  Donc imposer aux voyageurs de remonter le quai pour accéder aux trains courts, à l'endroit le moins confortable, voilà qui n'est pas très malin : le voyageur est-il vraiment au centre des décisions ?

Résultat, les voyageurs essaient d'attraper le train par la dernière porte, avec 2 conséquences : la dernière voiture est la plus sollicitée et ce déséquilibre dans la répartition des trains conduit logiquement à une dérive des temps de stationnement. "Mass transit" avez-vous dit ?

Pire, dans cette gare passent des trains sans arrêt à 150 / 160 km/h. Par conséquent, tasser les voyageurs sur la zone la plus étroite, la moins confortable et de surcroît la plus dangereuse, voilà qui n'est - franchement - pas la meilleure option sécuritaire. Sans compter que le voyageur en fauteuil roulant devra lui remonter l'intégralité du quai pour être pris en charge dans la zone en courbe prononcée afin d'accéder au train.

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Fontainebleau-Avon - 2 novembre 2018 - Illustration des conséquences des nouveaux points d'arrêt des trains courts : sur ces deux clichés, la Z2N 5 caisses est arrêtée au nouveau repère idoine... et on constate que les voyageurs cavalent pour attraper la dernière porte de la rame. Conséquence : les temps de stationnement dérivent ! © transportparis

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Alors, le voyageur au centre des préoccupations ? Fontainebleau, un cas particulier ? Que nenni ! C'est même en train de devenir une habitude, à chaque fois qu'une rénovation des quais ou l'amélioration des franchissements dénivelés des voies.

Au chapitre des situations ubuesques, ce deuxième exemple : La Garenne Colombes. Sur le quai, un marquage a été appliqué pour indiquer la position d'arrêt des trains courts. Très bien. Mais il faut être expert ferroviaire - et encore - pour comprendre que cette zone correspond à l'arrêt des Z50000 Francilien... mais pas à celle des Z6400. Vers Paris, les premières s'arrêtent en tête de quai, encore une fois là où il est le plus étroit, le moins abrité et à l'opposé de l'accès. Vers la banlieue, les Z50000 s'arrêtent à l'arrière du quai (plus large quand même), et le plus loin possible des sorties... en particulier pour ceux qui utilisent l'ascenseur.

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La Garenne Colombes - 18 novembre 2018 - Train court assuré en Francilien, mais arrêt au-delà de la zone repérée sur le quai pour les compositions à une seule rame.  La queue du train se situe à environ 30 m du pied de l'escalier. Sur les voies à droite du cliché, les trains circulent à 120 km/h. Là encore, concentrer les voyageurs sur la partie la plus étroite du quai n'est pas franchement une situation des plus sécurisantes... © transportparis

Même situation à Juvisy vers Paris sur le RER C, avec en plus, une autre complication : les quais à hauteur variable, façon dromadaire. L'utilité des rehaussements partiels à 760 mm reste toujours aussi mystérieuse alors que le matériel actuel est à 920 / 1010 mm de hauteur et que le schéma directeur du matériel roulant vise un matériel à 550 mm sur cette ligne.

Si vous connaissez d'autres situations de ce type, signalez-la dans les commentaires à cet article que nous mettrons à jour régulièrement. Des fois que cela serve à quelque chose !

Remontées des lecteurs de transportparis :

  • La Défense (ligne L) en direction de Paris ;
  • Bécon les Bruyères (ligne L) en direction de Paris ;
  • Invalides (RER C) en direction de Versailles RG / Saint Quentin en Yvelines / Pontoise ;
  • Javel (RER C) en direction de Dourdan / Etampes / Massy-Palaiseau ;
  • Champ de Mars (RER C) dans les deux sens
13 décembre 2018

Prolongement du 393 à Orly : patience...

Le prolongement de la ligne 393 de son actuel terminus Thiais Résistance vers l'aéroport d'Orly figure dans les orientations régionales depuis le début de la décennie, et notamment dans le SDRIF adopté en 2013 par la Région. Cependant, il ne s'est pas passé grand chose depuis plusieurs mois : la concertation publique a eu lieu voici 4 ans. L'enquête d'utilité publique est attendue au mieux dans le courant de l'année prochaine.

Prévue en site propre, cette extension devrait procurer une nouvelle liaison rapide, puisqu'elle serait parcourue en 19 minutes, desservant les zones d'activités Senia et du coeur d'Orly. Sa mission est donc de faciliter les trajets à caractère professionnels, avec une liaison assez rapide, fréquente, et bien connectée aux lignes de métro (notamment la ligne 14 prolongée à Orly), de tramway (T7, T9) et au RER C. Le tracé de 7 km comprendra 9 ou 10 stations.

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Il est à noter que dans la zone Coeur d'Orly, le tracé proposé intègre une variante amenant les autobus à circuler sur la plateforme du tramway T7, qui avait été conçue en conséquence.

Le coût du projet, selon le tracé, oscille entre 39 et 43 M€ hors matériel roulant.

Cette extension est intéressante et pourrait amener à l'intégrer à notre schéma directeur des tramways parisiens, considérant la fréquentation très importante du tandem TVM-393...

22 septembre 2019

Double anniversaire pour le RER parisien

Deux anniversaires à quelques mois d'intervalle pour le RER parisien, concernant tous les deux la branche de Boissy Saint Léger du RER A.

D'abord, le 22 septembre : en 1859, il y a donc 160 ans, était inaugurée la première section de la ligne de Paris Bastille à Verneuil l'Etang, jusqu'à La Varenne Chennevières, soit 16,8 km. Paris gagnait une gare de plus, installée place de la Bastille, à l'emplacement de l'actuel opéra. Une gare qui a provoqué l'essor de la banlieue, des flâneries dominicales des bords de Marne : pas une gare pour aller bien loin mais une gare pour ceux qui vont au lycée ou au travail.

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La gare de la Bastille, au début du 20ème siècle (en atteste la présence de l'entrée du métro au début de la rue de Lyon). Un bâtiment relativement imposant pour une petite gare dont le trafic aura toujours été d'intérêt local : sur son fronton, la mention Chemin de Fer de Vincennes. A son extension maximale, la desserte au départ de la Bastille n'a jamais été plus loin que Marles en Brie.

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Paris Bastille - décembre 1968 - La batterie du soir est prête : 3 rames composées d'une 141TB et 4 ou 6 voitures modernisées d'origine Est stationnent sous la verrière. Avec l'arrivée de ces voitures aptes à la réversibilité en 1962, les locomotives ont été placées côté Banlieue pour ne pas enfumer la verrière. On peine à imaginer les conséquences du démarrage des trains pour les riverains de l'avenue Daumesnil. Autre particularité, les machines étaient toujours orientées tender en avant, car la traverse d'attelage était plus solide côté chaudière. © D.M. Costes

Ensuite, le 14 décembre : en 1969, dans la nuit glaciale du 13 au 14 décembre, le dernier train à vapeur quittait, à 0h50, la gare de la Bastille pour Boissy Saint Léger, avec à bord de très nombreux amateurs. Un peu plus de 4 heures plus tard, la RATP reprenait l'exploitation de la ligne déviée à partir de Saint Mandé vers la nouvelle gare souterraine à Nation, avec les MS61 : en une nuit, les voyageurs faisaient un saut de plusieurs décennies et bénéficiaient enfin d'un système moderne et confortable. Une fois de plus, nous ne pouvons que vous recommander de (re-)visionner ce reportage - en couleurs - du journal 24 heures sur la 2 du 12 décembre 1969 sur l'inauguration de cette première section du futur RER A. L'INA regorge de petites madeleines : ce  reportage des actualités régionales parisiennes du 8 janvier 1970 est à déguster sans modération !

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Paris - Avenue Daumesnil - 11 mai 2019 - Le viaduc ferroviaire a fait l'objet d'une double reconversion : sur l'ouvrage, un jardin suspendu avec la promenade René Dumont, et sous les arches, des boutiques variées de décoration, d'aménagement intérieur et des galeries d'art... d'où son appellation de viaduc des arts. © transportparis

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Paris - Promenade René Dumont - 11 mai 2019 - Jardin suspendu sur l'ancienne plateforme ferroviaire. Les riverains y ont beaucoup gagné... © transportparis

13 novembre 2019

Elections municipales : revoici le tramway des gares

Sans surprise, il est porté par David Belliard, candidat écologiste. Il propose dans un premier temps de convertir l'actuelle ligne 91 en tramway, entre la gare Montparnasse et la gare du Nord, via les gares d'Austerlitz, de Lyon et de l'Est. Tant mieux, c'est un des maillons du schéma directeur des tramways proposé par transportparis.

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Paris - Pont d'Austerlitz - 16 septembre 2018 - Bus articulés, hybrides, avec 4 portes et un itinéraire majoritairement en site propre ou couloirs réservés. Il faut aller plus loin sur la ligne 91. L'idée ressort à chaque élection municipale pour disparaître dès la fin du scrutin. Dommage...  © transportparis

On note aussi dans son dossier de presse consacré aux transports une curieuse proposition qui semble peu s'intéresser aux réalités de l'exploitation des autobus en demandant à ce que les nouveaux véhicules disposent de dispositifs pour accrocher les vélos. Une solution qui existe déjà pour des autocars interurbains... mais les temps d'arrêt ne sont pas précisément les mêmes. On a même un peu du mal à voir l'intérêt d'accrocher un vélo, mode de transport pouvant être intéressant sur de courts et moyens parcours, sur un autobus lui aussi destiné à de telles distances. A moins que M. Belliard ne parle d'autocars en grande couronne, car outre la question du temps d'arrêt, le nombre de vélos pouvant être accrochés serait limité à 4 ou 5... non sans potentiellement créer une certaine pagaille. Qui veille à la sécurité des vélos accrochés ? Sur les autocars, c'est le conducteur, parce qu'il descend de son poste de conduite. Une telle disposition est aujourd'hui impensable dans une exploitation urbaine...

Enfin, si M. Belliard annonce que le tramway des gares serait accessible aux vélos, il faudra probablement se résoudre à reculer devant la problématique capacitaire. Nul doute que cette ligne serait un vrai succès... avec des rames bien chargées dans lesquels les vélos seraient donc des obstacles problématiques pour les voyageurs.

Dans ce même document, l'analyse sur le tarif du Navigo semble un peu éculée : passé de 73 à 75,2 € en 4 ans, soit 55 centimes d'augmentation par an, il est difficile de considérer exagérée la hausse du tarif : c'est moins que l'inflation, puisque 73 € aux conditions économiques de janvier 2016 valent 76 € aux conditions économiques de novembre 2019. Qui plus est, un prix aussi modique pour une telle consistance d'offre sur l'ensemble de la Région est un prix qui peut poser question, d'autant que ce qui n'est pas financé par l'usager l'est par le contribuable. 

23 janvier 2021

RER E : 6 mois de retard et 640 M€ de surcoûts

Heureusement, on n'en est pas encore au niveau de dérapage londonien avec Crossrail... Mettons de côté aussi certaines annonces politiques - fussent-elles édictées depuis l'Elysée - qui avaient annoncé EOLE en service jusqu'à Mantes la Jolie en 2017 (ce qui n'aurait été possible qu'en abandonnant le calendrier grégorien).

Certes, les chantiers ont été perturbés pendant plusieurs semaines du fait du confinement du printemps et on sait toute la difficulté de l'exercice de reprogrammation des travaux, notamment lorsqu'il faut des grands week-ends pour procéder au basculement de certaines installations essentielles.

Cependant, la mise en service fin 2022 du prolongement du RER E de Haussmann Saint Lazare à Nanterre La Folie était déjà un objectif devenu ambitieux compte tenu d'une fin d'équipement de la section souterraine prévue au début de l'automne 2021. L'objectif est désormais une mise en service mi-2023, et une extension à Mantes la Jolie courant 2025.

Les travaux de la première section se poursuivent puisque le tunnelier Virgine approche de la porte Maillot, l'excavation de la monumentale gare sous le CNIT de La Défense touche bientôt à sa fin et l'équipement du site de Nanterre La Folie progresse à bon rythme. A l'ouest, le saut-de-mouton de Nanterre (pour permettre aux trains de sens pair de rejoindre La Folie) est désormais bien visible (quoique dans un site qui comprend déjà de nombreux ouvrages...). Les terrassements de la voie supplémentaire entre Epône et Mantes tiennent un rythme soutenu (rappelons qu'ils anticipent aussi une quatrième voie pour LNPN). A Mantes la Jolie, les travaux préliminaires au saut-de-mouton (pour que les trains venant de Caen rejoignent la voie venant du Havre en amont de la gare afin de limiter les cisaillements à l'est de celle-ci) sont assez impressionnants par la transformation qu'ils engendrent sur le site (qui accueillera aussi le technicentre).

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Nanterre - 10 janvier 2021 - Pour donner la mesure du chantier à hauteur de la Seine, c'est à bord d'un train Paris - Maisons-Laffitte que ces clichés ont été réalisés (d'où quelques reflets), avec d'abord une perspective générale sur le premier bras de la Seine (côté Nanterre), mettant en évidence la future nouvelle voie 2EOLE passant sur la voie 2 pour rejoindre La Folie, puis un zoom sur le bow-string qui marque véritablement l'empreinte d'EOLE dans le paysage. Au pied de cet ouvrage, la sous-station dite de La Morue, dont la puissance va être renforcée pour des appels portés à 10 MW, puissance d'un UM2 de RERng : c'est une facette moins connue du projet, qui vient combler un retard d'équipement du réseau ferroviaire, toujours dimensionné comme en 1967, année d'achèvement de l'électrification Paris - Le Havre... © transportparis

En revanche, les financeurs ont dû aussi digérer une augmentation du coût... ou plutôt un réalignement. Approuvé pour un montant de 3,8 MM€ aux conditions économiques de 2012, le projet présente un écart évalué à 640 M€ pour la partie infrastructure, devant être prise en charge par l'Etat, la Région et les autres collectivités finançant le projet. Ce qui pourrait passer pour un dérapage n'est finalement pas si étonnant car il avait fallu serrer le coût affiché au moment de la validation du projet, et par la suite, il a aussi fallu tenir compte de la réalité des coûts des marchés de travaux publics, notamment face à une certaine saturation liée pour partie au Grand Paris Express qui sollicite fortement les capacités industrielles du secteur, ainsi que de la réalité de la complexité de certaines opérations, comme par exemple la gare de La Défense.

21 décembre 2021

MI84 : faut-il les rénover ?

Question surprenante, mais qu'on peut de moins en moins balayer d'un revers de la main. Le projet MI20 a été lancé, destiné à renouveler l'ensemble du parc du RER B, composé de MI79 rénovés et de MI84, dont le programme a été décidé tardivement et qui accuse un important retard pour une opération relativement modeste portant sur une trentaine de rames. Qui plus est, le transfert à CAF du site Alstom de Reichshoffen est venu ajouter un ingrédient de plus à ce dossier.

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Robinson - 15 septembre 2018 - Le programme de rénovation des MI79 avait déjà accusé 2 ans de retard. Celui des MI84 est parti pour dépasser son aîné... mais jusqu'à quand ? © transportparis

Il est permis de s'interroger sur la pertinence à engager une opération assez onéreuse sur les MI84 sachant que leur durée de vie résiduelle est assez restreinte. Se lancer dans un tel chantier sur des rames de plus de 35 ans d'âge n'a pas de sens sur le plan économique, d'autant qu'on ne peut à ce jour pas prévoir la sortie de la dernière rame traitée. Dit autrement, la durée d'usage des MI84 rénové sur le RER B risque d'être assez courte... à moins que ne soit déjà anticipé un retard sur la livraison des MI20.

Bref, la poursuite du programme de rénovation des MI84 est en quelque sorte un pari sur le court terme avec la perspective de futures mauvaises nouvelles. Il est vrai qu'avec le retard colossal annoncé sur le RERng, le conseil d'administration d'Ile de France Mobilités est vacciné contre les calendriers audacieux...

26 décembre 2021

Créteil Pompadour : agrandissement de la gare

Initialement créée avec un seul quai central, la gare de Créteil Pompadour du RER D avait été critiquée pour son manque de souplesse sur l'exploitation par une conception a minima. L'AUT Ile de France avait dès l'origine critiqué l'économie du second quai en direction du sud, qui aurait facilité l'écoulement du trafic en cas de perturbation, puisque la voie 2M visée est parcourable dans les 2 sens. De la sorte, les trains ne desservant pas Villeneuve-Triage auraient pu doubler tout en desservant la gare Pompadour au traifc important du fait de la correspondance avec le duo TVM-393.

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Extrait du schéma de principe de la gare Créteil Pompadour de 2003 (vu sur le site AUT Ile de France)

Finalement, la décision de réaliser ce second quai a été prise en 2018, avec une dépense de 26 M€, qui rend évidemment l'opération complète au final plus onéreuse que si le programme initial avait été concrétisé en une seule phase.

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Créteil Pompadour - 13 décembre 2021 - Travaux le long de la voie 2M pour créer le second quai de la gare du RER D, sur pilotis pour tenir compte des risques potentiels d'inondation du faisceau de voie en contrebas. Il est vrai que l'actuel quai et ses accès sont un peu exigus par rapport au trafic. © transportparis

27 juin 2022

T1 : déplacement de la station Gare de Saint Denis

Cet été, le service du tramway T1 est une nouvelle fois interrompu. Depuis aujourd'hui et jusqu'au 31 août, la ligne n'est exploitée qu'entre Noisy le Sec et Saint Denis Hôpital Delafontaine. Du 13 juillet au 24 août, le domaine intercepté sera même étendu de Saint Denis jusqu'au carrefour des Six Routes de La Courneuve. Outre des travaux de renouvellement de voie, la station Gare de Saint Denis sera déplacée à l'ouest du passage sous les voies ferrées : les voyageurs disposeront d'une station plus grande, facilitant la circulation des voyageurs. C'est l'une des opérations du projet de transformation de ce carrefour important des transports en commun du nord parisien. Si les correspondances ferroviaires devraient être globalement équivalentes, T1 se retrouvera notablement éloignée de T8 et de la ligne de bus 170. La connexion avec les bus 254 et 274 sera en revanche améliorée.

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Saint Denis - Rue du Port - 8 juillet 2018 - C'est ici que les voyageurs prendront le tramway T1 à l'issue des travaux : la station sur le canal était devenue de très longue date trop étriquée par rapport à l'importance du trafic. © transportparis

12 avril 2022

RER D : notre dossier actualisé

Suite des mises à jour nécessaires des dossiers de transportparis : c'est au tour du RER D ! Toujours la proie d'une exploitation tendue malgré des évolutions significatives dans la conception de la desserte, la diagonale nord - sud-est fonde désormais ses espoirs techniques sur le duo RERng + NExTEO... dont l'échéance semble contrariée par le report des échéances de livraison des rames et le niveau de performance du système d'exploitation. La ligne a été en grande partie restructurée, mais les effets annoncés ne transparaissent pas des statistiques générales, tant parce qu'elles ont du mal à produire leurs effets, ou qu'ils sont contrariés par des phénomènes extérieurs difficilement imputables à l'exploitant.

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Vigneux sur Seine - 28 juin 2019 - Le RER D, toujours aussi souvent dans la chronique des difficultés quotidiennes dans les transports franciliens, en dépit d'une série d'actions pour essayer de redresser la barre. Le repositionnement sur la zone dense ne suffit pas et il faudra une nouvelle série d'investissements mais aussi de nouvelles transformations dans la façon d'exploiter cette ligne. © transportparis

Cette actualisation est aussi l'occasion d'aborder l'un des sujets les plus récurrents des transports franciliens, à savoir la suppression du tronc commun avec le RER B.

4 octobre 2023

RATP : un président optimiste ?

S'exprimant à Ville, Rail et Transports, le président de la RATP a indiqué que le rétablissement du service était en cours, avec 90 % du trafic sur les lignes d'autobus et 96 % dans le métro. Ces statistiques générales paraissent encore assez optimistes. Tout un chacun peut constater que les intervalles annoncés aux arrêts et en station sont parfois bien plus longs que la référence, sans compter leur caractère souvent très irrégulier.

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Paris - Station Avenue Emile Zola - 23 septembre 2023 - Sur la ligne 10, les intervalles sont déjà assez distendus, mais ils peuvent atteindre parfois 10 minutes par la combinaison d'effectifs pas toujours suffisants et d'une gestion du trafic perfectible. © transportparis

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Paris - Place Raoul Dautry - 23 septembre 2023 - La ligne 95 reçoit actuellement de nouveaux autobus MAN Lion's City articulés fonctionnant au biométhane, proposant un bon niveau de confort (mais une livrée toujours de plus en plus sombre). Cependant, les fréquences sur cet axe important sont à la fois détendues et irrégulières.Sur la gauche du cliché, une noria de GX337 électriques, notamment de la ligne 96, perturbée en raison d'une manifestation coupant son parcours à l'Hôtel de Ville. © transportparis

En surface, les autobus sont pénalisés par de difficiles conditions de circulation : sur des lignes majeures comme le 21, le 27 ou le 62, des intervalles de plus de 10 voire 15 minutes en heures de pointe ne sont pas exceptionnels. Dans le métro, ce fonctionnement erratique concerne toutes les lignes et pose la question de la régulation, quand les écrans annoncent 7, 9 voire 10 minutes d'intervalle sur des lignes très chargées (3, 7, 9 par exemple).

Assurément, les recrutements ne sont pas faciles : entre les incertitudes sur le périmètre confié à la RATP dans le cadre de la procédure d'allotissement, les conditions de travail, en particulier en surface où il faut fréquemment avoir un moral d'acier, et les effets de l'inflation et des difficultés de logement, il n'est pas aisé d'embaucher et surtout de conserver les salariés. Il semblerait que les réseaux de grande couronne et ceux des agglomérations autour de l'Ile-de-France aient moins de difficultés : salaires peut-être moins élevés, mais coût de la vie inférieur par la moindre pression sur le logement et conditions de travail un peu moins stressantes pour les conducteurs de bus et de tramways. Peut-être quelques pistes d'explications...

 

5 mai 2023

TZen2 : un phasage bien long

La création d'une ligne de bus à haut niveau de service entre Lieusaint (Carré Sénart) et la gare de Melun contraste dans l'actualité avec les intentions affichées sur le développement d'un réseau d'autocars express entre les principaux pôles régionaux. Elle illustre la dépendance du rythme des projets aux soubressauts des prises de position politique, liée à l'organisation administrative du territoire et la gouvernance des transports franciliens. Pourtant, l'amélioration des dessertes par bus aux limites de l'agglomération centrale est essentielle en complément des grands axes, compte tenu de l'importance des déplacements de courte et moyenne distance.

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Reste à déterminer ce que deviendra l'appellation TZen avec la mise en oeuvre de la nouvelle numérotation des lignes de grande couronne. Dans une logique de rationalisation et de simplification pour le voyageur, sa disparition est probable... et peut-être même souhaitable !

23 mars 2013

La ligne 4 arrive à Montrouge

Ce samedi 23 mars, le prolongement de 780 m de la ligne 4 du métro de la porte d'Orléans à la mairie de Montrouge a été inauguré et mis en service commercial. Depuis sa mise en service en 1909, c'est la première extension de la ligne, et par la même occasion, sa première sortie des limites parisiennes.

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Mairie de Montrouge - 23 mars 2013 - La nouvelle station est bien éclairée et sa décoration sobre mais assez élégante. On note une forme de retour au carrossage métallique, alternant avec des panneaux de bois, rompant - pour une fois - avec le carrelage blanc uniforme donnant au métro une allure d'hôpital... Seul petit reproche, les quais, assez étroits compte tenu du potentiel de trafic de la ligne. © transportparis

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Mairie de Montrouge - 23 mars 2013 - La ligne 4 n'est plus le domaine des MP59 : les MP89 ont pris la relève. La voie sur dalle amplifie le niveau sonore de ce matériel déjà réputé pour être déjà à des valeurs très élevées. Cependant, les matériaux employés dans la station semblent absorber - en partie - les émissions sonores du couple matériel - infrastructure. A quand le retour du ballast ? © transportparis

Il aura fallu de la patience aux habitants de Montrouge pour avoir le métro : annoncé en 1929, ce n'est qu'au début des années 2000 que le projet est relancé. Déclaré d'utilité publique le 15 février 2005, les travaux débutent à l'été 2006. L'ouvrage le plus complexe se situe à la porte d'Orléans, puisqu'il faut connecter le prolongement à la boucle du terminus. La conception du tracé permet de gérer les dégarages en maintenant la possibilité de "boucler" sans aller à Montrouge.

Les travaux ont été réalisés sans recours au tunnelier, selon la méthode traditionnelle à l'avancement. L'ouverture était prévue à l'automne 2012, mais des difficultés sont intervenues du fait d'une construction à grande profondeur à Montrouge. C'est donc ce 23 mars 2013 que la ligne 4 devient, selon l'appellation coutumière, "Clignancourt - Montrouge" au lieu de "Clignancourt - Orléans".

Le coût du prolongement atteint 150 millions d'euros. D'ici deux ans, les travaux devraient reprendre pour réaliser la deuxième phase du prolongement de la ligne 4 jusqu'à Bagneux : les 2200 m supplémentaires viendront alors améliorer significativement la desserte du sud parisien qui, dans ce secteur, repose avant tout sur la ligne B du RER. La mise en service n'est cependant pas envisagée avant 2019 d'après les dernières annonces ministérielles, du fait de l'étalement des budgets et donc de l'avancement des chantiers.

16 octobre 2016

EOLE : les choses sérieuses ont commencé

Le prolongement du RER E à Mantes la Jolie passe aux actes. Cet été, trois gares de la ligne J ont été mises en chantier : Villennes, Vernouillet-Verneuil et Les Clairières de Verneuil. Dans les trois cas, les quais ont été rehaussé à 92 cm pour proposer un accès de plain-pied aux futurs RERng, ce qui bénéficie aussi aux VB2N en attendant. Aux Clairières de Verneuil, la passerelle d'origine a été démontée et remplacée par un nouvel ouvrage muni d'un ascenseur. La passerelle de Villennes a été modifiée pour recevoir deux asceneurs. A Vernouillet-Verneuil, le passage souterrain a été remanié pour prévoir également la mise en accessibilité de la gare.

Dans Paris, les premiers travaux sont également visibles. Boulevard Haussmann, sur le square Louis XVI, des installations de chantier sont apparues à proximité du puits de liaison vers l'ouvrage souterrain, plus particulièrement la jonction entre l'extrêmité du tunnel existant et du futur ouvrage.

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Paris - Boulevard Haussmann - 16 octobre 2016 - Plusieurs installations de chantier sont apparues dans le quartier Saint Lazare : il s'agit de travaux de rabattement de la nappe phréatique pour préparer les travaux de génie civil du futur tunnel. © transportparis

A la porte Maillot, le terre-plein central a été rasé, préfigurant le réaménagement de la place qui retrouvera la forme d'un carrefour classique, élargissant l'espace devant le Palais des Congrès mais aussi sur le flanc sud de la place, qui perdra de son caractère d'échangeur routier.

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Paris - Porte Maillot - 16 octobre 2016 - Ci-dessus une vue de la porte Maillot en direction de Neuilly et ci-dessous en direction de Paris : le rond-point disparaîtra pour restaurer un carrefour classique laissant plus de place  aux piétons et pour le futur puits de lumière de la gare EOLE. © transportparis

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A Nanterre, l'ancienne gare aux marchandises de La Folie n'est plus. Les voies et les installations électriques ont été déposées, préfigurant les travaux conséquents de reconfiguration du site : il faudra en effet décaisser pour assurer la jonction avec le tunnel émergeant des profondeurs de La Défense, en limitant la valeur de la rampe à 37 pour mille (en profil corrigé par le rayon de courbe) depuis la gare qui sera située sous le CNIT. La gare préfigurera le futur quartier des Groues, transformant un espace aujourd'hui industriel en lisière de Nanterre et de La Garenne Colombes.

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Nanterre - Triage de La Folie  - 9 octobre 2016 - Voies et caténaires ont disparu, première étape des travaux sur le site de La Folie. A droite, l'ancien raccordement rejoignant le groupe V à La Garenne Colombes et l'atelier du matériel qui sera transformé pour renouer avec sa vocation initiale : il s'agira de remiser les rames hors pointe et d'assurer une partie de la maintenance du matériel EOLE. A gauche, les voies du raccordement de Bezons vers le groupe V en direction de la province. © transportparis

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Nanterre - Triage de La Folie  - 9 octobre 2016 - Vue en direction de La Défense dont aperçoit la Grande Arche en arrière-plan. Ici, s'établira la gare à 6 voies. © transportparis

Enfin, le résultat de l'appel d'offres pour le RERng devrait être connu en novembre prochain... mais compte tenu de l'actualité particulièrement mouvementée ne risque-t-elle pas d'influer sur le cours de la procédure ?

22 octobre 2012

La ligne Orange se dévoile, surcoût inclus

Le STIF a approuvé les orientations et principales caractéristiques de la ligne Orange du projet de Grand Paris Express. Cette ligne, longue de 30 km et comprenant 16 stations, comprend un tronc commun de Saint Denis Stade de France à Rosny Bois Perrier, puis deux branches, l'une vers Noisy Champs et l'autre vers Champigny.

L'exploitation revisitée

Le temps de trajet de Saint Denis à Noisy Champs serait de 27 minutes, avec une vitesse moyenne de 52 km/h. La fréquence serait de 2 à 4 minutes selon les heures, avec un potentiel de trafic de 300 000 voyageurs par jour, et une section dimensionnante à 10000 voyageurs / heure / sens à l'heure de pointe, pouvant atteindre 18000 dès la réalisation l'ensemble du projet du Grand Paris Express.

Le STIF recherche la continuité de tracé avec la ligne Rouge à Champigny plutôt qu'à Noisy Champs, arguant d'un plus fort taux de voyageurs "traversants" : ils seraient 16000 en période de pointe à passer de la ligne Rouge à la ligne Orange à Champigny, quatre fois plus qu'à Noisy Champs.

Le STIF propose également un schéma d'exploitation en décalage par rapport à la carte du réseau présenté par la SGP. On y voit de notables évolutions :

  • la ligne Orange est connectée à la ligne rouge par deux fois : au nord à Saint Denis, pour une continuité vers La Défense, au sud pour créer in fine une antenne à la ligne Rouge sud entre Champigny et Rosny Bois Perrier
  • la desserte des branches éloignées de la ligne Rouge (ici en bordeaux) vers Mesnil Amelot et Noisy Champs par Le Bourget est nettement dissociée

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Ce schéma laisse entrevoir des possibilités de phasage : la ligne en bordeaux sur notre schéma pourrait être réalisée ultérieurement, et la priorité serait donnée aux branches de petite et moyenne couronne, revenant en quelque sorte aux bases d'Arc Express.

On notera aussi que le tracé est jumelé entre La Défense et Saint Denis, laissant présager du report - sinon de l'abandon - du principe de deux tracés dissociés.

Il en résulte toutefois une certaine complexité puisqu'on aurait alors trois lignes entre La Défense et Noisy Champs, via le sud, via Rosny ou via Le Bourget.

Du point de vue de l'offre, le DOCP de la ligne orange donne plus de renseignements :

  • La Défense - Champigny : intervalle 2 minutes, puis alternance de desserte, soit un intervalle de 4 minutes entre Champigny et Noisy, et entre Champigny et Rosny.
  • Noisy Champs - La Défense par la ligne orange : intervalle 2 minutes
  • La Défense - Le Bourget : intervalle 2 minutes, puis alternance de desserte, soit intervalle de 4 minutes entre Le Bourget et Mesnil Amelot et entre Le Bourget et Noisy Champs par Montfermeil
  • Il en résulterait donc un intervalle de 60 secondes entre La Défense et Pleyel

Sur ce dernier point, on sera circonspect, puisqu'avec des trains de 120 m circulant à 100 km/h, l'intervalle de 60 secondes constituera un véritable défi.

Quels effets sur le réseau existant ?

Le DOCP présente également les études d'impact de trafic sur le réseau existant :

  • décharge de 30% de T1 entre La Courneuve et Val de Fontenay
  • décharge de moins de 10% des RER A et E, ainsi que des lignes de métro de l'est parisien
  • décharge de 10% de la tangentielle nord entre Epinay Villetaneuse et Bondy
  • recharge de 10% de la ligne 11 à partir de la porte des Lilas, de 30% à partir de Romainville Carnot
  • recharge de 30% de la ligne 7 à partir de la porte de La Villette, et de 10% dès Opéra
  • recharge de 30% de la ligne 12 à partir de Marcadet Poissonniers, et de 10% dès Saint Lazare
  • recharge de 30% du tram-train T4

Sans surprise, l'effet sur les lignes de RER est plutôt limité : avec moins de 10%, il est probable que l'effet sera largement absorbé par la croissance naturelle du trafic.

On notera toujours le doublon entre Rosny et Nogent Le Perreux avec le RER E, posant la question de l'intérêt de cette branche de la ligne Orange.

Coût et délais : la facture explose

La mise en service est envisagée fin 2021. L'exploitation serait assurée par des rames de 60 m couplables, ce qui semble indiquer que le STIF renonce à l'intercirculation de bout en bout.

Dernier élément, le coût. Annoncé en débat public à 2 milliards d'euros, la ligne orange est désormais chiffrée à 5,4 milliards d'euros. Ce coût pourrait provenir pour partie de l'intégration du coût des aménagements à opérer sur le réseau existant pour les correspondances.

Les propos de Cécile Duflot tenus voici deux semaines seraient-ils en passe d'être confirmés ?

19 juin 2012

Réaménagement de la place de la République

Le projet de réaménagement de la place de la République à Paris prévoit une modification de la circulation des véhicules routiers. Le flanc nord-est de la place voit ses trottoirs agrandis pour créer une continuité avec le terre-plein central. Il accueille une double voie réservée aux autobus et aux cyclistes entre le boulevard Magenta et l'avenue de la République. La circulation automobile se fera dans les deux sens par le flanc sud. Le débouché de la rue du Faubourg du Temple sera livré aux piétons, avec une voie de passage maintenue pour la desserte et - on peut le deviner - la ligne 75 dans le sens Porte de la Villette - Pont Neuf.

020711_75republiquePlace de la République - 2 juillet 2011 - La ligne 75 traverse la place de la République sur son itinéraire Porte de la Villette - Pont Neuf. Le nouvel aménagement supprimera la traversée centrale pour constituer un vaste espace piétonnier autour de la statue à la gloire de la République. © transportparis

Le site Internet de la ville de Paris consacré au projet est toutefois assez discret sur la présentation des modifications apportées à la circulation des autobus : on y parle d'esthétique, de confort visuel et thermique... mais la commodité d'usage pour les nombreux usagers des lignes d'autobus n'apparaît pas de façon explicite : difficile de trouver un schéma par exemple avec l'implantation des arrêts, leur proximité avec les accès au Métro ou la facilité des correspondances entre lignes d'autobus.

On mesurera à l'usage le nouveau tracé des lignes, puisque selon toute vraisemblance, les lignes 56 et 65 bénéficieront du passage dans les deux sens par la nouvelle voie réservée dans les deux sens. Qu'en sera-t-il pour le 75 qui aujourd'hui traverse la place en son centre en direction du Pont Neuf ? Le tour de la place par son côté nord-ouest n'aura-t-il pas un effet sur le temps de franchissement ? Quel sera le tracé du 20 dans le sens Saint Lazare - Gare de Lyon ? Fera-t-il le détour par le flanc nord, ou restera-t-il sur le flanc sud plus direct ?

15 mai 2012

Le 183 sera remplacé par un tram

Avec 57 000 voyageurs par jour, la ligne 183 du réseau d'autobus est la deuxième par sa fréquentation, après le Trans-Val-de-Marne. Reliant la porte de Choisy à l'aéroport d'Orly, elle dessert Ivry, Vitry, Choisy-le-Roi et Orly. En dépit de l'aménagement d'un site propre entre Paris et Choisy-le-Roi et d'une exploitation soutenue par autobus articulés, la ligne n'assure pas des conditions de transport convenables : formation de trains de bus, surcharge, irrégularité...

A l'issue du conseil du 11 avril dernier, le STIF a donc entériné le principe de la conversion de cette ligne au tramway sur la partie Porte de Choisy - Orly ville. Longue de 10,3 km et comprenant 20 stations, la ligne devrait être mise en service en fin d'année 2020. Le trafic estimé étonne puisqu'il ne serait que de 70 000 à 80 000 voyageurs par jour. Nul doute que ce chiffre sera largement dépassé compte tenu des projets urbains en cours de réalisation le long de la ligne.

Le coût du projet d'infrastructures, au stade des études préliminaires, atteint 332 millions d'euros et celui du matériel roulant atteint 71,5 millions pour 22 rames de 45 m de long et probablement au gabarit de 2,40 m par analogie aux autres lignes de tramway de banlieue (abstraction faite de T5 et T6...)

La concertation préalable aura lieu au deuxième semestre, permettant d'engager la rédaction du schéma de principe en 2013 puis d'aller en enquête publique en 2014. Les travaux devraient débuter en 2016.

Alors que la ligne T7 desservira l'aéroport d'Orly, il serait dommage de ne pas envisager une connexion entre les deux lignes. Or le document soumis au vote du STIF écarte cette possibilité pour une raison pour le moins saugrenue : les deux lignes n'ayant pas des matériels de même longueur, il ne serait pas possible de les faire cohabiter.  Décidément, les projets de tramways parisiens aiment à se singulariser...

Par ailleurs, l'amorce de la nouvelle ligne de tramway serait située à la porte de Choisy, écartant l'idée d'un prolongement à la porte d'Italie voisine de 300 m, là aussi pour étonnants motifs : il faudrait franchir les voies du T3 et créer une nouvelle plateforme. Là encore, la notion de tronc commun a bien du mal à percoler dans les esprits parisiens : s'ils ne sont pas simples à établir en raison des fortes fréquences des lignes d'une part et de l'importance de la circulation, la section concernée est de longueur minimale. Si la différence de gabarit est un handicap, les deux lignes pourraient fort bien avoir des stations distinctes notamment à la porte d'Italie.

L'implantation envisagée de la station, perpendiculairement au T3, impliquerait des traversées piétonnes de l'avenue de la porte de Choisy, peu compatible avec la sécurité des usagers. L'emplacement logique de la station est évidemment parallèle à la station du T3.

150112_183porte-de-choisy3Porte de Choisy, 15 janvier 2012 - Le terminus du 183 est situé à proximité immédiate du T3 : cette proximité doit être conservé afin que le projet de tramway puisse maintenir cet avantage indéniable. © transportparis

300109_183vitry-malassis1Vitry, boulevard de Stalingrad - 30 janvier 2009 - La ligne 183 bénéficie d'un site propre sur la première moitié de son trajet, qui sera réutilisé pour insérer le futur tramway qui lui succèdera. © transportparis

Alors espérons que les études préliminaires permettront de rectifier ces écarts au bon sens...

5 février 2012

La RATP essaie les autobus hybrides

Sur la ligne 21 Gare Saint-Lazare - Porte de Gentilly, un autobus hybride MAN Lion's City est mis à l'essai pendant six mois, injecté en service régulier parmi la flotte de NL223 du même constructeur. Signes distinctifs extérieurs, il porte une sorte de casquette en toiture destinée à abriter les condensateurs ultracaps... et la livrée du STIF avec une bande gris métallisée et une frise sur les baies vitrées.

040212_21pont-au-change_hybridePont au Change - 4 février 2012 - Le Lions's City hybride en essai sur la ligne 21. Un banc d'essai pour une nouvelle technologie qui doit faire ses preuves dans la durée. © transportparis

Sur le plan technique, cet autobus roule en mode purement électrique de 0 à 20 km/h, vitesse à laquelle le moteur Diesel stop-and-start entre en action, tant pour prolonger l'accélération qu'alimenter les ultracaps, et fonctionne en génératrice de courant puisque cet autobus est équipé d'une chaîne de traction électrique. La taille du moteur Diesel a été nettement réduite puisque l'autobus se contente d'un 6 cylindres d'environ 4800 cm3, flanqué de deux moteurs électriques de 150 kW. Au freinage, les ultracaps récupèrent l'énergie qui d'habitude est perdue, dissipée sous forme de chaleur, et la stockent pour l'injecter aux moteurs électriques au démarrage. Selon le constructeur, l'économie de carburant peut atteindre 30%

Le résultat est assez impressionnant : le véhicule est souple et silencieux, comme un vrai véhicule électrique. Les vibrations du moteur sont maîtrisées.

Reste à évaluer la performance : la ligne 21 est très urbaine et la RATP compte évaluer le gain énergétique sur une ligne à fréquentation soutenue marquée par une vitesse commerciale assez faible, avec de nombreux arrêts et redémarrages, et peu de possibilités de circulation à une vitesse "élevée". Cependant, les accélérations ont paru moins franches qu'un autobus classique et loin des performances d'un trolleybus.

Un deuxième autobus hybride, un Irisbus Citélis, est aussi en essai sur la ligne 147 en banlieue. Un articulé Heuliez GX427 devrait prochainement débuter ses essais également.

29 juillet 2013

Mise en service de T5

Longue de 6,6 km, la ligne T5 relie le marché de Saint Denis à la gare de Garges-Sarcelles. Elle est en correspondance à Saint Denis avec la ligne T1 et à l’autre extrémité avec le RER D. Comprenant 16 stations, elle a été mise en service au cours de cet été, le 29 juillet dernier. C’est la première exploitation en Ile de France du Translohr, et la première française du STE3, la version courte de 24 m de ce matériel sur pneumatiques.

090813_T5sarcelles-gare_sivatteGare de Garges-Sarcelles - 9 août 2013 - Le Translohr a son terminus, situé sur les voies ferrées de la banlieue nord. Les aménagements concourent à la rénovation urbaine mais la faible capacité procurée risque de poser quelques problèmes pour l'exploitation de la ligne... © J. Sivatte

L’aménagement de la ligne est relativement simple puisque la plateforme est bétonnée sur la totalité du parcours. Les stations sont dans l’esprit des autres lignes de tramway d’Ile de France exploités par la RATP. Le coût de réalisation de cette ligne atteint 163 M€, soit 24,7 M€ / km, un coût bien plus élevé que la moyenne nationale des tramways.

La ligne dessert principalement l’ancienne nationale 1, succédant à l’ancienne ligne 168 d’autobus, mais elle n’offre pas les mêmes connexions que celle-ci : le terminus de Saint Denis est éloigné de la ligne 13 du métro à près de 400 m de la station Basilique. La station Guynemer est censée procurer une correspondance au terminus Saint Denis Université, en dépit d’un parcours similaire. En outre, T5 n’offre pas d’accès à la gare, pour rejoindre le RER D ou la ligne H du Transilien.

T5 est exploitée à l’aide de 15 rames STE3 de 24 m de long, offrant 127 places, c'est-à-dire à peu près la même capacité qu’un autobus articulé ordinaire de 18 m de long. Les Translohr, larges de 2,20 m seulement, n’offrent qu’une capacité réduite, qui s’avèrera irrémédiablement un handicap en exploitation, notamment avec les marchés attirant une foule importante, en particulier à Saint Denis.

 Outre les tressautements inhérents au roulement sur pneumatiques, le confort est pénalisé par le faible nombre de places assises, avec un aménagement à 3 places de front du fait de l’exiguïté du véhicule.

Ces rames ont tout de même coûté la bagatelle de 3,4 M€, soit 28333 € par place offerte, ce qui en fait le matériel le plus onéreux jamais produit au monde (lire notre dossier consacré au Translohr en Ile de France).

Le Translohr a pu percer en Ile de France du fait de l’absence de vision d’ensemble du développement du tramway (ce qui devrait être le rôle du STIF), de la volonté de certains élus de se distinguer de leurs collègues, au prix fort, et d’une confusion entre les objectifs (créer une ligne en site propre) et les moyens (le choix du système de transport).

Celle-ci ne sera réparable qu’à condition de suivre la récente décision de Caen, la destruction intégrale de son tramway sur pneus pour le remplacer par un tramway, 10 ans seulement après sa mise en service. Les contribuables apprécieront - une fois de plus - les problèmes causés par des élus effectuant des choix techniques sans en évaluer les conséquences, faisant fi des réticences qui avaient été exprimées par la RATP.

Qui plus est, le choix du Translohr obère bien des possibilités de valorisation de cette ligne en site propre pour mettre en œuvre des solutions de transport en Seine Saint Denis et dans le Val d’Oise plus économique tout en étant plus efficaces pour les territoires et les populations desservies.

Malheureusement, il y aura une seconde ligne de Translohr en Ile de France, l’année prochaine avec T6 entre Châtillon et Viroflay.

Retrouvez le dossier de transportparis sur le « tramway sur pneus » en Ile de France.

20 décembre 2011

Rosa Parks : une nouvelle gare parisienne en 2015

Le 9 décembre dernier a été officiellement lancé le projet de la gare Rosa Parks, situé dans le quartier de l'Evangile, en limite des 18ème et 19ème arrondissement, à proximité de l'ancienne gare Est-Ceinture. Elle est conçue avec un quai central encadré des 2 voies EOLE. Elle sera desservie en principe en décembre 2015 par le RER E à raison de 16 trains par heure dans le sens de la pointe et 10 en contrepointe et en heures creuses. Le coût de la gare est de 130 millions d'euros dont 51,7% de la Région, 25,7% de la Ville de Paris, 22,7% de l'Etat et 0,4% de RFF.

Elle constituera un point de correspondance avec dans un premier temps l'arc nord du tramway des Maréchaux qui sera mis en service fin 2012 et, probablement vers 2020, avec la ligne T8 prolongée de la porte de Paris à cette nouvelle gare. Cette nouvelle gare a aussi vocation à accompagner l'évolution urbaine du nord-est parisien, notamment le long du boulevard MacDonald, où plusieurs projets de logements et de surfaces commerciales ont déjà vu le jour. D'autres sont en construction, dont la réhabilitation des anciens entrepôts Calberson, à proximité de la future gare. Elle aura aussi comme objectif de rendre plus avenant une zone largement marquée par la présence ferroviaire et la logistique par une nouvelle possibilité de franchissement nord-sud du vaste plateau ferroviaire.

A l'échéance du prolongement du RER E, la gare sera desservie par quatre trains supplémentaires en provenance de Mantes, et qui y feront terminus.

3 novembre 2011

Premier train automatique sur la ligne 1

Jeudi 3 novembre 2011 : les premières rames MP05 automatiques sont mises en service sur la ligne 1 Château de Vincennes - La Défense. La plus ancienne des lignes du métro, mais aussi la plus fréquentée avec 725 000 voyageurs par jour et la deuxième par son trafic annuel rapporté à sa longueur (12,7 millions de voyageurs / km) entre ainsi dans une nouvelle ère.

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Nation - 20 janvier 2008 - MP89 en direction de Vincennes : c'était "avant". Il n'y avait ni façades de quais ni rames automatisées. Déjà une image d'une autre époque. © transportrail

L'automatisation de la ligne 1 a été envisagée dès 2003, confirmée en 2004 à l'issue d'études techniques et économiques. Par son trafic, par son rôle essentiel sur le maillage du réseau (16 des 50 stations les plus fréquentées sont sur la ligne 1), son tracé au coeur du centre économique de l'agglomération parisienne, les à-coups du trafic (pendant les fêtes, lors des grands départs en vacances, les soldes, les manifestations culturelles... ou un problème d'exploitation sur le RER A), la ligne 1 revêt un caractère stratégique pour le fonctionnement du réseau qui justifiait pour la RATP une telle modernisation de l'exploitation, offrant une souplesse accrue (l'expérience de la ligne 14 l'a d'ailleurs confirmé) et une sécurité renforcée des voyageurs et des circulations, par l'installation des façades de quai.

L'automatisation permet de réduire l'intervalle minimal à 85 secondes contre 105 : dans un premier temps, l'offre de la ligne 1 restera à l'identique mais des renforcements pourront être mis en oeuvre plus aisément compte tenu de la capacité accrue du système d'exploitation. La vitesse commerciale devrait passer de 27 à 30 km/h, du fait de l'augmentation de la vitesse de pointe dans certaines interstations et de la possibilité de rentrer à vitesse accrue en station du fait de la présence des façades de quai.

Initialement, la mise en service du premier train automatique était envisagée mi 2009, mais la complexité du projet a induit un retard important. Jusqu'à présent, seul Nuremberg a automatisé une ligne de métro pré-existante, mais, reconnaissons-le, dans un contexte différent avec un niveau de trafic nettement moindre. C'est la première fois qu'une ligne de métro à fort trafic est automatisée sans interruption lourde de son exploitation : les travaux ont été réalisés pour l'essentiel la nuit, entre 1h30 et 5h30, et seuls certains travaux lourds en station ont nécessité des fermetures ponctuelles, ou des prises de service décalées le dimanche matin pour procéder aux essais.

L'opération, financée par la RATP, a nécessité un investissement de 600 millions d'euros, dont 400 pour l'acquisition du matériel roulant et 200 pour le système d'exploitation, la création d'un poste de commandement centralisé dédié et l'installation des façades de quai sur l'ensemble de la ligne. Par ailleurs, les stations ont été rénovées et les quais légèrement relevés pour améliorer l'interface entre le quai et le train.

L'automatisation sera complètement réalisée fin 2012, lorsque le parc de 49 rames MP05 sera opérationnel.  Huit rames sont mises en service aujourd'hui et chaque mois, deux rames viendront les rejoindre. Ces rames d'allure similaire au MP89 présentent toutefois plusieurs améliorations : la ventilation réfrigérée, des écrans d'information dynamique, une insonorisation améliorée (le roulement du MP89 à haute vitesse étant particulièrement bruyant, confirmant s'il le fallait que le pneu n'est pas une garantie de silence), et une nouvelle décoration intérieure aux couleurs... disons étonnantes !

L'automatisation de la ligne 1 bénéficie à la ligne 4 qui récupère les 52 MP89 introduits à partir de 1997 sur la ligne 1. Les MP59 pourront donc partir en retraite après un service particulièrement intensif sur la plus chargée des lignes du réseau parisien (16,5 millions de voyageurs annuel / km) alors que celle-ci sera prochainement prolongée à Montrouge puis à Bagneux.

Bref, en faisant d'une pierre deux coups, cette opération démontre que le réseau existant peut être modernisé en apportant des réponses adaptées aux besoins de déplacements dans l'agglomération parisienne : certes, un tel projet n'est pas simple surtout par l'impérieuse nécessité de préserver l'exploitation ; certes, il n'a pas l'aspect médiatiquement novateur d'une nouvelle ligne, de nouvelles stations, ni même d'un nouveau matériel, le MP05 étant une évolution du MP89. Néanmoins, il apporte des réponses concrètes et sans remettre à 20 ou 25 ans l'espoir de voir s'améliorer les conditions de transport au quotidien en Ile-de-France.

L'automatisation de la ligne 1 constitue aussi une vitrine du savoir-faire de l'ingénierie de la RATP, sachant qu'aujourd'hui, 70% des nouvelles lignes de métro dans le monde sont sans conducteurs, et qu'un marché va s'ouvrir pour automatiser les lignes existantes, au fur et à mesure du besoin de modernisation des équipements d'exploitation. Un marché sur lequel la RATP ne veut pas rester sur le quai...

Notre dossier sur les MP89 et MP05.

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