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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
3 novembre 2021

T13 : un dérapage de plus

La tangentielle Ouest continue de faire parler d'elle et rejoint le cortège des réévaluations massives du coût des projets. Singularité de T13 : une extrême complexité due à des choix techniques particulièrement discutables et d'un opérateur ferroviaire qui veut faire du transport urbain.

La première phase, entre Saint Germain en Laye et Saint Cyr, affiche déjà un surcoût d'environ 30%. On ne compte plus les années de retard d'une liaison qu'on annonçait en 2017 et qui ne devrait être lancée qu'en 2022. Elle est déjà riche en incongruités :

  • circulation à droite sur la section urbaine dans Saint Germain en Laye, mais à gauche sur celle de Saint Cyr, hors voirie (on espère que le STPG a bien suivi) ;
  • alimentation en 750 V continu sur les sections urbaines encadrantes mais en 25 kV 50 Hz sur la section centrale, alimentée par le groupe II (sous-station de Nanterre) et gérée par le central sous-station situé à Pont Cardinet ;
  • poste de commandement centralisé situé dans l'atelier de Versailles Matelots, qui n'aura donc pas la main sur l'alimentation électrique de la majeure partie du parcours (la notion de centralisation est donc toute relative) ;
  • block automatique lumineux tout ce qu'il y a de plus ferroviaire sur la Grande Ceinture alors qu'il n'y circulera que des trams-trains.

Mais voilà, certains esprits ont voulu à l'origine du projet préserver la possibilité de faire circuler du fret sur la Grande Ceinture, aboutissant à une configuration ferroviaire et aux complexités des interfaces avec le monde urbain alors que la probabilité d'y voir passer un train de marchandises est inférieure à celle de dénicher la combinaison gagnante de l'Euromillion (on vous fait grâce de la liste des itinéraires alternatifs utilisables avant d'avoir éventuellement besoin de passer par là !).

Pour autant, T13 continue d'aligner les incongruités et les dérapages budgétaires : alors que SNCF Réseau présente une augmentation de 57% du coût de la phase 2 entre Saint Germain et Achères, Ile de France Mobilités a tout de même validé le contenu des études d'avant-projet. Sur cette section, rappelons qu'il a été finalement - et heureusement - décidé de passer par le centre de Poissy pour assurer la correspondance avec le RER A et le RER E par la gare existante plutôt qu'en créant une nouvelle gare en pleine forêt (Chêne Feuillu). Néanmoins, il aurait été plus logique de s'affranchir du tracé ferroviaire traversant le golf de Saint Germain en longeant la RD30 que T13 rejoindra en amont de l'ancienne gare de Poissy Grande Ceinture (il y a toute la place avec l'emprise de... l'ancien tramway !). Cela aurait évité une première transition entre le régime ferroviaire et le régime urbain à l'entrée de Poissy et 2 autres de part et d'autre de l'ouvrage franchissant les voies ferrées à hauteur du raccordement des Ambassadeurs. Ne parlons même pas de l'inutilité du tracé retenu en pleine forêt, certes potentiellement un peu plus rapide mais qui ne dessert pas grand-monde entre Poissy et Achères.

S'il fallait démontrer qu'il aurait mieux valu, dans le cas présent, céder à l'autorité organisatrice l'emprise ferroviaire pour en faire un tramway rapide mais sous une seule réglementation et un seul environnement technique, c'est fait... mais malheureusement un peu trop tard.

Puisqu'il n'est pas envisagé de réaliser la phase 2 avant 2027 (pour l'instant), il serait peut-être utile (quoique courageux) de mettre un coup d'arrêt à la phase 2 et de reprendre le projet dans un souci de simplification. Evidemment, les élus des Yvelines tousseront un peu mais ils sont déjà pris d'une bonne quinte avec la facture actuelle et sans prendre la mesure des incongruités de l'actuel projet !

Ce serait aussi le moyen de tempérer quelques ardeurs locales, comme par exemple à Achères, où l'arrivée est prévue par l'ouest des voies ferrées mais avec une station à l'est de celles-ci, imposant une reprise lourde - et onéreuse - du pont-rail de la rue Camille Jenatzy dont on pourrait s'affranchir en positionnant T13 dans la gare routière.

T4 nous fournit déjà une pathétique démonstration de ce qu'il ne faut pas faire... mais les leçons ne semblent pas avoir été tirées de cette expérience.

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12 octobre 2021

T10 : c'est pour RATP Dev

Le deuxième appel d'offres pour l'exploitation de nouvelles lignes de tramway, portant sur la ligne T10 et 8 lignes d'autobus du secteur, désigne RATP Dev lauréat de ce marché qui débutera le 1er août 2022 pour les bus pour une durée de 8 ans. Le tramway sera mis en service à l'été 2023.

1 octobre 2021

Tramway : Alstom (encore)

Pour le coup, c'est une - demi - surprise. Après la tempête entre Alstom et la Région Ile de France à propos du marché du MI20 pour renouveler le matériel roulant du RER B, on pouvait se demander s'il n'y aurait pas de mesure de rétorsion à l'égard d'Alstom, et si la fusion Alstom-Bombardier n'allait pas donner quelques chances à d'autres constructeurs, dont CAF, tout particulièrement pour un marché de tramways.

Eh bien non. Le vaste marché de 120 rames de tramway, dont 37 en tranche ferme pour remplacer les TFS, est attribué à Alstom, qui fournira des Citadis type 305 avec 6 portes doubles, au gabarit 2,40 m et d'une longueur d'environ 32 m pour circuler sur T1 et ses extensions.

Néanmoins, la capacité de persuasion d'Alstom n'est pas négligeable, et on ne peut nier que le Citadis est quand même un tramway qui a fait ses preuves, même si sa conception de base a désormais 25 ans. La nouvelle version est déjà un peu connue des franciliens puisqu'elle circule déjà sur T9 et qu'elle sera aussi sur T10.

C'est en tous cas l'épilogue d'un feuilleton qui a un peu trop duré... car cela fait belle lurette que les 178 places des actuelles rames s'avèrent insuffisantes devant la fréquentation de cette ligne, et elles sont pour le moins fatiguées !

Et cela confirme que la fusion Alstom-Bombardier tend à renforcer la situation monopolistique d'Alstom sur le marché français...

26 juillet 2021

T10 : DUP annulée (temporairement)

Le Tribunal Administratif de Cergy a annulé la Déclaration d’Utilité Publique d’octobre 2010 validant le projet de tramway T10 entre Antony et Clamart… la veille d’un déplacement du ministre des Transports sur le chantier. Motif invoqué : le volet environnemental du projet, notamment l’impact sur la construction de l’atelier de maintenance et l’atteinte portée au bois de Verrières et à la forêt de Meudon.

Il est d’abord assez sidérant de constater le fonctionnement chaotique de ces procédures. Si le dossier présentait des lacunes, pourquoi l’avoir validé ? Pourquoi avoir mis près de 5 ans avant de casser la DUP, alors que c’est le délai « normal » pour réaliser un tel projet ? Autant dire qu’il s’agit très certainement d’un coup d’épée dans l’eau, car personne ne sera assez fou pour abandonner le projet, alors que la pose des voies est en cours. 

L’incompréhension semble d’autant plus de mise que le projet augmente la surface végétalisée autour du tracé.

11 juin 2021

T10 : on ne l’attendait pas aussi tôt

C'est vrai qu'avant d'en arriver à cet axe, on aurait pu s'attendre au retour du tramway sur des axes bien plus fréquentés. La première section de la ligne T10 est en travaux entre la gare de La Croix de Berny et l'entrée de Clamart. Les études vont débuter pour définir une première extension pour rejoindre la gare de Clamart mais, à transportparis, nous voyons plus loin et proposons l'envoi de cette ligne vers Issy les Moulineaux et la porte de Saint Cloud.

On sait aussi que la ligne sera exploitée à l'aide de rames Citadis identiques à celles de T9... mais on ne connaît pas encore son exploitant. En attendant, voici notre nouveau dossier, présentant cette nouvelle ligne de tramways dont la mise en service est prévue en 2023.

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24 mai 2021

Trams-trains : nos dossiers mis à jour

Après une nouvelle visite à T4, transportparis vous propose la mise à jour de ses dossiers consacrés non seulement à T4 mais aussi à T11, T12 et T13. Sans surprise, apparaissent jour après jour les conséquences négatives de certains partis pris à la conception de ces lignes.

C'est évidemment flagrant sur T4, où l'économie d'une nouvelle alimentation électrique se fait au prix de surcoûts sur le matériel roulant, d'une incompatibilité avec le débranchement urbain évidemment réalisé en 750 V continu donc en réélectrifiant une partie de la ligne alimentée en 25 kV.

Ce le sera aussi sur T13, ligne sur laquelle la préservation de la possibilité de faire rouler du fret, sur un parcours ferroviaire encadré par des sections urbaines évidemment incompatibles ave des trains lourds, est elle aussi une source de complication extrême de ce projet, qui réussit de surcroît le tour de force de passer à côté du principal flux dans le secteur desservi, entre Saint Germain en Laye et Poissy.

Pour ces deux lignes, il fallait faire du tramway tout simplement et donc retrancher du réseau ferré national les sections Bondy-Aulnay et Saint Germain - Saint Cyr. Mais il aurait aussi fallu mettre en appel d'offres l'exploitation de ces lignes : ce sera finalement le cas donc a posteriori, le système ferroviaire a finalement abusé de sa position monopolistique pour concevoir des objets complexes qui vont peut-être freiner les ardeurs de certains concurrents.

Pour T11, le tram-train a réussi le tour de force de générer des surcoûts justifiant un phasage le rendant incontournable. Pour autant, l'extension de cette ligne, à l'est comme à l'ouest, semble perdue de vue.

Quant à T12, qui devrait être un véritable tram-train, la section Versailles - Massy-Palaiseau a elle aussi sombré dans l'oubli, alors qu'elle contribue au processus salutaire de simplification du RER C. La première phase entre Massy-Palaiseau et Evry-Courcouronnes est en travaux et semble - pour l'instant - le projet le moins alambiqué des projets de tram-train.

26 avril 2021

T2 : bientôt un renouvellement de la voie ?

Il n'est plus besoin de rappeler que la transformation de l'ancienne ligne des Coteaux en tramway est un succès total (ce qui n'est pas le cas de toutes les opérations du même genre en Ile de France).

L'année prochaine, la section centrale de la ligne T2 fêtera ses 25 ans. L'heure est peut-être venue d'envisager des investissements de renouvellement, car une bonne partie de la voie est dans l'état dans lequel elle a été transférée de la SNCF à la RATP en 1993, hormis la constitution de longs rails soudés pour réduire les nuisances sonores. Des parcours réguliers entre La Défense et Issy les Moulineaux font ressortir des mouvements un peu plus prononcés que d'habitude des rames en plusieurs points du parcours et la vitesse a été abaissée en plusieurs points : c'est le cas du tunnel de Suresnes, où elle a été abaissée de 45 à 35 km/h, mais aussi du côté des Coteaux et de Meudon où les rames ne circulent plus qu'à 60 au lieu de 70 km/h par le passé.

Autre phénomène qui trahit généralement un besoin d'intervention : l'enherberment naturel de la voie apparaît. Pour les spécialistes de la voie, quand il y a de l'herbe sur le ballast, c'est qu'il y a de l'eau qui stagne, ce qui peut affecter la résistance de la plateforme, donc susciter des défauts de géométrie. Et il est vrai que sur les zones illustrées par ces photos, le dandidement des rames est plus sévère que d'habitude.

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Suresnes - 14 janvier 2012 - Sur ce premier cliché, la voie est nette et propre. La rame se lance à 70 km/h en direction de La Défense. © transportparis

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Suresnes - 18 avril 2021 - Au même endroit 9 ans plus tard, on aperçoit derrière les deux rames une nette invasion de la voie par la végétation. On sent d'ailleurs les conducteurs un peu moins prompts à atteindre 70 km/h sur ce parcours pour limiter le mouvement des rames. © transportparis

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 Meudon - 22 avril 2021 - Sur cette section, non seulement les herbes poussent dans le ballast, mais il faut aussi noter que la voie repose toujours sur des traverses en bois, qui ont assurément connu les Z5100 modifiées et peut-être même les automotrices Standard Ouest-Etat. A ce stade, pas d'investissements en vue pour renouveler la voie et traiter ce qui semble lié à une faiblesse dans le drainage de la plateforme. © transportparis

Néanmoins, après bientôt un quart de siècle d'exploitation, T2 montre que l'emploi d'un matériel léger sur une voie ferroviaire classique permet d'allonger le pas entre interventions de renouvellement.

13 avril 2021

Tramways : quels nouveaux projets ?

Près de 30 ans après le retour du tramway en Ile de France, le bilan reste quand même léger avec 137,4 km de lignes présentant une forte hétérogénéité :

  • 7 lignes de tramways classiques totalisant dont 6 opérées par la RATP et une par Keolis, soit 92,5 km d'infrastructures ;
  • 2 lignes de Translohr exploitées par la RATP, soit 20,4 km d'infrastructures ;
  • 2 lignes de tram-train exploitées par le groupe SNCF, soit 24,3 km d'infrastructures.

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Précisons par rapport à ce tableau que T1 va passer au gabarit 2,40 m avec rames de 32 m à la faveur des travaux de rénovation de la section Saint Denis - Noisy le Sec, en lien avec le remplacement des TFS.

En comparaison, les 1111 km du réseau historique à son apogée en 1925, ses 122 lignes, 2298 motrices, 928 remorques transportant 721 millions de voyageurs sur une année, ont été démantelés en 13 ans, soit à une moyenne de 85,46 km par an alors que le rythme moyen de (re-)construction n'est que de 4,74 km par an... soit presque quatre plus plus lentement que le rythme de construction du premier réseau, établi entre 1855 et 1925, à la vitesse de 17,1 km par an.

Petite consolation : la métropole lyonnaise dispose de 87,4 km de tramways constuits en 20 ans, soit un rythme moyen de 4,37 km par an.

Après la mise en service de T9 le 10 avril dernier, il y a tout de même plusieurs projets en cours de réalisation :

  • T1 de Gennevilliers à Colombes et de Noisy le Sec au Val de Fontenay ;
  • T3 de la porte d'Asnières à la porte Dauphine ;
  • T10 de La Croix de Berny à Clamart ;
  • T12 de Massy-Palaiseau à Evry-Courcouronnes ;
  • T13 de Saint Germain en Laye à Saint Cyr l'Ecole.

En phase d'études, citons à présent :

  • T1 de Colombes à Rueil-Malmaison ;
  • T7 d'Athis-Mons à Juvisy ;
  • T8 de Saint Denis à Paris (Rosa Parks) ;
  • T10 dans Clamart jusqu'à la gare ;
  • T11 d'Epinay sur Seine à Sartrouville et du Bourget à Noisy le Sec ;
  • T12 de Massy-Palaiseau à Versailles-Chantiers (sur les voies actuelles de la Grande Ceinture) ;
  • T13 de Saint Germain en Laye (Grande Ceinture) à Achères Ville.

La concrétisation de ces sections constitue déjà un programme conséquent, pas toujours simple, surtout pour les trams-trains portés par la SNCF. Mais au-delà ? L'approche des élections régionales devrait être en principe l'occasion de voir fleurir des idées variées... même si pour l'instant, tous les esprits sont focalisés par le Grand Paris Express.

Soyons pragmatiques et raisonnables : si on imaginait un seul nouveau par Département, quel pourrait-il être ?

  • Paris : le bouclage du T3 entre le pont du Garigliano et la porte Dauphine, posant inéluctablement la question de l'exploitation avec la perspective d'un schéma en 3 arcs impliquant la création de 2 nouveaux terminus ;
  • Seine et Marne : pour l'instant, pas de tramways en vue, mais des BHNS...
  • Yvelines et Val d'Oise : probablement la conversion de la ligne 272 Gare d'Argenteuil - Gare de Sartrouville, faisant l'objet d'un projet de BHNS qui apparait sous-dimensionné ;
  • Essonne : prolongement de T12 d'Evry-Courcouronnes à la gare de Corbeil-Essonnes ;
  • Hauts de Seine : prolongement de T10 de la gare de Clamart à la porte de Saint Cloud par Issy les Moulineaux ;
  • Seine Saint Denis : la conversion de la ligne 150 Porte de La Villette - Gare de Pierrefitte-Stains ;
  • Val de Marne : assurément la conversion du duo TVM-393 s'imposerait haut la main.
11 avril 2021

Perspectives matériel roulant pour les tramways

Après la mise en service de T9 le 10 avril dernier, la situation des tramways en Ile de France est la suivante :

  • travaux de réseaux pour les extensions de T1 vers Colombes et Noisy le Sec, ainsi que pour T3 entre la porte d'Asnières et la porte Dauphine ;
  • la pose des voies a débuté dans l'hiver sur T10 ;
  • l'extension de T7 d'Athis-Mons à Juvisy fait toujours l'objet d'études et de procédures administratives ;
  • l'extension de T8 de Saint Denis à la gare Rosa Parks est en études ;
  • l'extension de T10 dans Clamart va faire l'objet d'une première étude.

Ces opérations appellent à quelques précisions sur la stratégie de gestion du matériel roulant.

La ligne T3b de la porte d’Asnières à la porte Dauphine nécessite 9 rames supplémentaires au gabarit 44 m x 2,65 m. Elles seront obtenues en tirant une dernière fois sur le marché de 2003 prévoyant 70 rames de ce type. 63 sont déjà dans les dépôts et, avec la tolérance de 10% sur le volume initial, il est possible de commander ces rames ce qui assurera l'homogénéité du parc. Pour le tramway des Maréchaux, la question se poserait plutôt pour boucler la boucle... mais la décision est encore loin d'être prise.

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Paris - Boulevard Berthier - 7 février 2021 - Un Citadis 402 de la ligne T3 : le marché a été ouvert en 2003 et sera utilisé au maximum de ses possibilités pour couvrir les besoins de la dernière extension en cours vers la porte Dauphine. Pour un bouclage complet, il faudra adapter la stratégie... © transportparis

T7 et T8 sont chacune concernées par une extension, la première à Juvisy, la seconde à Paris, qui ont pour deuxième point commun d'avoir pris un sérieux retard et pour troisième d'avoir fait cause commune sur le matériel roulant avec des rames de 32 m au gabarit 2,40 m : 39 des 60 rames de ce marché ont été commandées. Cependant, la livraison de ces extensions n'aurait guère lieu avant 2025-2030 : le marché ouvert en 2009 sera-t-il toujours disponible à cette date ?

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Saint Denis - Rue de la Poterie - 14 janvier 2015 - Concentrer les Citadis du marché de 2009 sur T7 ou T8 permettrait de préserver l'unicité de parc avec les futures extensions... mais que le rythme de développement du tramway en Ile de France est lent ! © transportparis

Dans l'hypothèse où il ne serait plus possible de l'utiliser, le scénario de repli pourrait être le suivant : concentrer les Citadis 302 série 700 et 800 sur une seule ligne et rééquiper la ligne déshabillée par du matériel neuf, éventuellement en utilisant le marché prévu pour T1, portant sur 120 unités au gabarit similaire, dont 37 en tranche ferme pour le renouvellement des TFS.

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Gennevilliers - Avenue du Général de Gaulle - 5 novembre 2020 - Qui succédera aux TFS ? Compte tenu des positions extravagantes d'Alstom sur le dossier MI20, l'important marché de 120 rames, pour lequel il est candidat, semble un - modeste - moyen de pression à disposition d'Ile de France Mobilités. CAF est en embuscade. © transportparis

Pour T10, le grand marché prévu en commun avec T9 laisse une bonne marge de manoeuvre pour couvrir le développement de ces lignes sachant qu'à ce stade, il n'y a pas de projet concret pour étendre T9... même si les idées ne manquent pas.

En revanche, on ne voit à ce stade poindre aucun nouveau projet puisque la conversion du TVM n'est qu'une hypothèse dans la modernisation de ce BHNS. C'est peut-être parce qu'il n'y a que l'embarras du choix parmi une bonne centaine de lignes qui mériteraient d'abandonner l'autobus pour un mode de transport plus capacitaire et plus performant...

10 avril 2021

T9 : retour du tramway sur un axe historique

Inauguration pluvieuse, inauguration heureuse ! C'est ce qu'on souhaite à la neuvième ligne de tramway de l'agglomération parisienne, et la troisième à pénétrer, fut-ce de la pointe des bogies des nouvelles rames Citadis 405 sur le territoire de la Ville de Paris. T9 fait donc ses débuts ce 10 avril.

Longue de 10,5 km, comprenant 19 stations, la ligne est exploitée à l'aide de 22 rames de ce type, entretenus dans le nouvel atelier situé à Orly, accessible par un passage sous la Grande Ceinture au niveau du poste R, dans la pointe du raccordement avec l'axe Paris - Toulouse.

Presque 90 ans pour rénover les voies, c'est long !

Le service des tramways sur la ligne 83 fut remplacé par des autobus en 3 temps :

  • le 9 mars 1931 entre Thiais et Choisy le Roi
  • le 18 janvier 1932 entre Châtelet et la place d'Italie
  • le 30 octobre 1933 entre la place d'Italie et Choisy le Roi

D'après les tableaux de l'ouvrage Les tramways parisiens de Jean Robert, la ligne 83 avait transporté 11 millions de voyageurs en 1926, soit entre 30 000 et 45 000 voyageurs par jour (selon qu'on divise par 365 ou par 261 pour lisser les effets des fins de semaine). Nul doute que son successeur transportera 3 à 4 fois plus de monde à brève échéance.

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Paris - Boulevard Masséna - 10 avril 2021 - Dernier jour d'exploitation pour la ligne 183 dans sa configuration radiale. De nombreux Lion's City quelque peu rincés après un service difficile sur une ligne surchargée. © transportparis

T9 n'est exploité ni par la Compagnie Générale Parisienne de Tramways, ni la Société des Transports en Commun de la Région Parisienne, ni par la RATP, mais par une filiale de Keolis, en charge également de certaines lignes d'autobus du secteur. Le tramway est établi sur un tracé de 10,3 km entre la porte de Choisy et le centre d'Orly (station Gaston Viens), soit un ripage vers le sud par rapport à l'ancien tracé, au bénéfice de Thiais (qui retrouve le tramway), d'Orly (qui le découvre) mais au détriment de Paris, puisque la ligne se limite aux Maréchaux.

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Paris - Station Porte de Choisy ligne 7 - 10 avril 2021 - Côté RATP, l'information n'est pas encore totalement à jour, mais après tout, plusieurs stations n'ont pas encore intégré le prolongement à Saint Ouen de la ligne 14...). L’application de la nouvelle charte apparaît déjà aléatoire puisque les indices des lignes de tram sont à l’ancienne mode alors que les logos Tram et Bus sont conformes... © transportparis

Une première journée plutôt réussie

Cette mise en service revêt un caractère particulier : c'est en quelque sorte le jour 1 de la mise en concurrence dans le pré carré de la RATP. Il faut le dire : c'est la première fois qu'est inauguré un tramway en Ile de France pour lequel l'information voyageurs et surtout la priorité aux carrefours fonctionnent correctement. Voilà qui tranche avec 15 ans de démarrages laborieux... et pas toujours réglés depuis (voir le dossier de transportparis sur l'exploitation des tramways) ! Keolis avait tout intérêt à mettre tous les atouts de son côté : les gestionnaires de voirie ont semble-t-il aussi apporté leur pierre à l'édifice.

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Vitry - Avenue Rouget de Lisle - 10 avril 2021 - La réalisation de T9 a été accompagnée d'une importante requalification de la voirie avec une part importante de végétalisation, selon des dispositions classiques pour un tramway français : mais c'est quand même bien plus joli ! L'arrivée du tramway coïncide aussi avec l'achèvement de programmes immobiliers. Dans ce secteur, la future correspondance avec la ligne 15 du métro devrait profondément faciliter les déplacements dans ce secteur. © transportparis

Les conducteurs ont été à bonne école, car ils n'ont pas peur de se lancer sur un itinéraire plutôt facile qui, à terme, permettrait une vitesse de 50 à 60 km/h sur l'essentiel du parcours. Pour l'instant, les tramways roulent entre 40 et 50 km/h... et franchissent les carrefours à 40 km/h. C'est mieux ! La signalisation est réduite à l'essentiel : c'est totalement à l'opposé des dernières réalisations exploitées par la RATP (cas notamment de T8 qui confine à l'excès)

En revanche, le service a été perturbé une vingtaine de minutes : un automobiliste s'était garé sur les voies du tram !

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Orly - Avenue Albert Raynal - 10 avril 2021 - Orly, terminus à l'entrée du centre de cette ville plus connu pour ses dimanches à l'aéroport... Le prolongement de la ligne vers l'aéroport reste une hypothèse à ce stade. © transportparis

Quelques points faibles (quand même)

La pluie de la journée a en revanche mis en évidence que la surface abritée des quais est trop limitée. L'esthétique est plaisante mais le côté fonctionnel présente des lacunes. Au chapitre du confort, à bord des rames, la cambrure des sièges est un peu trop prononcée, ce qui s'avère vite désagréable. Il faudra aussi revoir les annonces, un peu trop nombreuses ce qui se révèle assez pénible pour les voyageurs faisait des grands parcours à bord du tramway.

Les terminus ont une configuration assez particulière :

  • à la porte de Choisy, l'arrière-gare comprend une seule voie pour la manoeuvre en tiroir et une voie de stationnement pour une rame en réserve ou avariée. Il ne peut donc y avoir que 3 rames en exploitation dans la station, ce qui peut se révéler un peu juste avec une cadence à 4 minutes ;
  • à Orly, le tiroir ne comprend qu'une seule voie car il n'y a pas la place pour en installer une seconde, mais dans la courbe entre l'avenue Raynal et l'avenue des Martyrs, il existe une position d'attente entre le tiroir et le quai pour Paris.

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Orly - Avenue des Martyrs de Châteaubriant - 10 avril 2021 - Le tiroir ne comprend qu'une seule voie à Orly, faute de quoi le trottoir aurait été supprimé... On aperçoit sur ce cliché un GX137 de la ligne 3, qui intègre le lot de délégation de service public comprenant le T9, et prend dès demain l'indice 483 : un début de mise en ordre de la numérotation des lignes ? © transportparis

On évaluera dans quelques mois la compatibilité de ces installations avec la réalité de l'exploitation.

Perspectives pour T9

Le terminus de la porte de Choisy est perpendiculaire aux voies du T3, ce qui a au moins le mérite de faciliter un prolongement - à ce stade très hypothétique - vers la place d'Italie, ce qui serait utile pour accéder directement aux lignes 5 et 6 du métro et ainsi éluder une correspondance à de nombreux voyageurs pour améliorer leur diffusion dans Paris.

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Paris - Porte de Choisy - 10 avril 2021 - Déjà pas mal de monde pour un premier jour. Nul doute que T9 sera un grand succès : dès le premier jour, on avait l'impression que le tram est là depuis bien longtemps. En revanche, plutôt que de bifurquer vers le tiroir, on attend avec impatience une traversée du boulevard  Masséna pour que T9 rejoigne la place d'Italie ! © transportparis

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Paris - Boulevard Masséna - 10 avril 2021 - Deux tramways d'une même gamme, après quelques évolutions techniques (T9 dispose de rames type 405 avec doubles portes aux extrémités, et des bogies Arpège, comme sur le type 402 de T3, mais avec moteurs à aimants permanents), et de deux opérateurs différents. Les voies de T3 et T9 sont strictement étanches. La notion de réseau se heurte à l'étanchéité des esprits franciliens... Par contre, le panneau indiquant un itinéraire cyclable confine ici au gag (sauf pour d'éventuels vélo-rails à condition qu'ils soient au bon écartement...). © transportparis

Quant à la desserte d'Orly, un prolongement vers l'aéroport serait assez justifié mais il posera la question de la compatibilité T7 - T9 puisque le gabarit des deux lignes est différent (32 m x 2,40 m pour la première, 45 m x 2,65 m pour la seconde).

Enfin, on espère un jour que T9 croisera une autre ligne de tramway dans le Val de Marne, succédant au duo TVM-393 lui aussi en limite de capacité. Une étude est en cours : un petit espoir...

Un regret pour terminer : que la motrice n°505, ex-CGPT, qui a arpenté la ligne 83 pendant 3 décennies, n'ait pas été de sortie. Les transports parisiens ont bien un problème avec leur passé...

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